Début du XXe siècle, la Grand Rue
En 1875, Charles, le père de Marie-Antoinette, avait acheté une maison dans la Grand' Rue de Montaigu (voir ICI). Il travaillait déjà là comme cordonnier avec son père Louis qui était veuf. A partir de cet achat ils partagèrent, au rez-de-chaussée, 2 petits magasins mitoyens donnant sur la rue. Ils vécurent au premier étage et sur l'arrière de la maison, Louis comme usufruitier de la moitié de la propriété.
Hélas ils n'en profitèrent pas longtemps car Louis mourut 4 ans après, en 1879 et Charles 14 ans après, en 1889.
Marcel épousa Marie-Antoinette 4 mois après, s'installa dans cette maison et repris l'atelier de cordonnerie. La mère de son épouse, Marie Maxes, resta avec eux et mourut 2 ans plus tard, en 1891.
recensement de 1886
866
recensement de 1896
Dans cet article je voudrais me pencher sur l'ambiance et la vie qui pouvaient règner dans Montaigu à cette époque là et plus précisément dans cette Grand' Rue (appelée aussi jadis Rue du Mercadiel )
Au début du XXe siècle la population de Montaigu avait déjà amorcé son déclin. Si on regarde les statistiques il y avait environ 2000 Montacutains, contre plus de 4000 au début du XIXe. L'exode rural était donc en cours mais pourtant le village était encore bien animé.
Les foires étaient très nombreuses tout au long de l'année: la foire de la prune, de carème, de la Saint-Michel où se "louaient" les domestiques etc. Il y en avait au moins une ou deux tous les mois , sans compter le marché du samedi et les marchés ponctuels comme le gros marché des veaux avec parfois 240 bêtes. A partir de novembre on vendait les oies et les canards...
Ces événements attiraient une foule de gens venus de toute la région et cette affluence était une vraie manne pour les petits commerces du bourg.
Photo wikipédia
Les cafetiers étaient nombreux : Brel, Cabrit, Guitard, Gary, la veuve Blatbourg, Albugues, Chairou et Castagné.
Et les commerces aussi:
Extrait de l'ouvrage de Christian-Pierre Bedel : Montaigut.
On notera le boulanger Biau qui était l'oncle de Marie-Antoinette et bien sûr le cordonnier Lacroix qui était son mari, Marcel
Ces boutiques se concentrait essentiellement dans la rue principale, la Grand' Rue. Celle-ci remontait et remonte toujours de la place du foirail vers celle de la mairie et de l'église.
Une série d'anciennes cartes postales nous donne une idée de ce à quoi elle pouvait ressembler et de l'ambiance qui pouvait y régner...
Remontons la.
Elle démarrait donc de la Place du Mercadiel où se tenaient les marchés et les foires, entre 2 hôtels-cafés.
L'Hôtel-café du Midi à gauche et l'Hôtel-café de l'Europe à droite, chez Chairou
En début de rue, à gauche vers 1910, une quincaillerie- ferblanterie tenue par la famille Grenier (photo personnelle)
A gauche, la maison avec un balcon appartenait aux Fillol, l'autre famille de cordonniers. Bientôt une de leurs filles entrera dans la vie de Marcel...Cette maison a été démolie en 1996.
Tout le long épiceries, tabac, marchands de confection, bonneterie, barbier, horloger, quincailler etc
A gauche on aperçoit le coiffeur Courrejol penché à la porte de sa boutique.
La carte a été oblitérée en 1907.
rrejolol
De nombreuses familles avec enfants vivaient là.
A gauche le magasin de mode et mercerie Arnalis
Photo personnelle, intéressante car on aperçoit les 2 futures belles soeurs de Marcel Gabrielle et Camilla (les 2 femmes à robes noires à col blanc)
Un peu plus haut, quelqu'un a signalé la cordonnerie Lacroix, le magasin de Marcel.Dans l'encadrement de la porte on devine certainement Marie-Antoinette..
L'Epicerie Parisienne...Une photo plus récente de la rue.
Avec la casquette et la moustache, probablement Marcel...
On remarque que l'encadrement des 2 magasins n'est pas encore modifié. Il est resté comme du temps de Charles, le père de Marie-Antoinette et de Louis, son grand-père, quand ils avaient chacun leurs ateliers séparés...
Après 1905, la vitrine a été modernisée, la cordonnerie est devenue "Magasins Réunis" avec papeterie, chapellerie, carterie, vente et réparation de chaussures. Le mur de séparation des 2 magasins a dû être démoli...
Marcel avec Marie-Antoinette posant avec un chapeau à la main.
Le haut de la Grand' Rue se terminait par 2 maisons reliées par un passage habité où un zingueur avait installé son atelier. A droite se trouvait un magasin de confection. Cette construction n'existe plus de nos jours.